Ce chemin est en fait une voie pavée sur de longues portion qui permettait de joindre le fond de la vallée de l’Isère -la Contamine d’en bas à Notre-Dame-de-Briançon- à la vallée de l’eau rousse, c’est à dire la direction du col de la Madeleine, les villages de Bonneval-Tarentaise et Celliers. Renée qui est avec nous connaît bien ce sentier, car originaire d’un hameau de Cellier, le Crozat, elle a pratiqué ce chemin étant enfant. Ce chemin s’appelle le chemin de la Beiche. Il faudrait rechercher l’étymologie de ce nom.
Nos sommes dix pour monter ce chemin par un temps ensoleillé mais bien rafraîchi par la neige des jours derniers. Nous herborisons le long de ce chemin qui monte sur un versant tantôt à l’Est et téntôt au Nord, en forêt à tilleul, châtaignier, noisetier, sur un substrat acide et bien moussu. Nous notons des plantes typiquement forestières : La Moerhingie à trois nervures (Moehringia trinervia), le Lamier des montagnes (Lamium galeobdolon subsp. montanum), la Mercuriale des bois (Mercuarialis perennis), la Véronique à feuilles d’ortie (Veronica urticifolia), la Véronique à feuilles de serpolet (Veronica serpyllifolia), la Véronique petit chêne (Véronica chamaedrys), la Saxifrage à feuilles en coin (Saxifraga cuneifolia), l’Allaire officinale (Alliaria petiolata), la Cardamine impatience (Cardamine impatiens), la Sauge glutineuse (Salvia glutinosa) non fleurie... Comme nous venons de travailler en salle à la fin de l’hiver sur les mousses, nous notons les espèces faciles à déterminer sans l’aide du microscope : La mousse à étage (Hylocomium splendens), la mousse à balais (Dicranum scoparium), la mnie ondulée (Plagiomnium undulatum), Ctenidium molluscum, des polytriques (Polytrichum sp.), Diplophyllum albicans, Frullania tamarisci, etc.
Peu de plantes sont fleuries car c’est encore tôt, c’est plus difficile de reconnaître les plantes sans fleurs, mais d’est un très bon entraînement.
À partir d’un certain niveau nous nous entrons dans une partie plus sèche et plus rocheuse avec des pins sylvestres. Et moins de fleurs aussi du fait de l’altitude et de la période. Nous notons la présence d’un pie de Violette des collines (Viola collina). Nous l’observons habituellement autour de Moûtiers plutôt en fond de vallée à partir du 15 mars. Ici nous sommes vers 700 m et sur un versant au Nord, ce qui peut expliquer qu’elle soit encore en fleurs. C’est une violette peu commune, qui se caractérise par ses stipules à franges ciliées, ses fleurs sont parfumées.
Un peu plus haut dans une prairie à l’herbe encore courte, nous observons une autre violette pas très courante : la violette des chiens (Viola canina). C’est une violette à tige feuillées, sans rosette basale, au fleurs dont l’éperon est verdâtre. Dans cette pelouse elle est bien présente. Elle est présente sur les terrains siliceux, comme ici sur les contreforts du massif de la Lauzière.
Une autre plante en fleur assez remarquable : l’Actée en épi (Actea spicata) avec ses grappes de fleur blanche.
Sur un vieux mur de pierres sèches nous observons deux fougères communes la Capillaire noire (Asplenium trichomanes) et la Rue de muraille (Asplenium ruta-muraria) et beaucoup plus rare l’hybride entre les deux Asplenium x clermontae.