Remarquant des champignons dans un talus dimanche en descendant de Montfort (Savoie), vers 700 m d’altitude, je me suis arrêtée pour les cueillir : un cortinaire, un bolet et un lactaire orange.
j’ai tout de suite pensé pour le lactaire à un Lactarius salmonicolor ou L. deterrimus qui sont les lactaires à lait couleur carotte que l’on rencontre fréquemment, respectivement sous sapin et épicéa. Quelle surprise en le retournant le lait était rouge vineux ! L’habitat sous pins correspondait au Lactaire sanguin (Lactarius sanguifluus).
La détermination lundi soir a confirmé que il s’agissait bien du sanguin.
Quelques jours je suis retournée sur place pour explorer plus à fond les environs. J’a retrouvé plusieurs exemplaires du champignon tout frais !
En Savoie quand les gens parlent des sanguins, ils ne savent pas de quoi ils parlent : il s’agit des deux espèces citées au début et qui sont des comestibles très médiocres. Le vrai « sanguin » dont il est question ici, est un champignon méridional qui pousse dans les pinèdes ou plus au Nord, sur les versant exposés et abrités, mais il y est beaucoup plus rare. En Savoie seulement trois stations sont actuellement connues dont aucune en Tarentaise. Faut-il y voir un défaut d’observation ou un effet du réchauffement climatique ?