16 juillet : Bessans, montée au refuge d’Avérole
Article mis en ligne le 16 octobre 2016
dernière modification le 22 octobre 2016

par Philippe Pellicier

Compte-rendu rédigé par Monique Magnouloux et Philippe Pelliicier

Pelouses à stipe penné au dessus d’Avérole
Observez les praires dorées par les plumets du Stipe penné...
photo Ph. Pellicier

C’est notre séjour d’été que nous avons choisi de faire à Avérole en Haute Maurienne. Nous laissons nos voitures au parking de Vincendière le samedi matin, nous montons au refuge en herborisant, nuit au refuge et le dimanche nous allons dans la vallée de la Lombarde jusqu’au delà de la cabane des bergers et retour par l’oratoire de Saint-Antoine de l’envers.

Dès le parking nous commençons par observer des saules :
 le Saule faux daphné (Salix daphnoides), enlevé un bout d’écorce, c’est jaune, rameaux souvent pruineux, petites dents glanduleuses au bord des feuilles, feuilles glabres, luisantes dessus ;
 le Saule pourpre (Salix purpurea) avec des rameaux pruineux, donc introgressé avec S. daphnoides
 le Saule noircissant (Salix myrsinifolia)
 l’hybride Salix myrsinifolia x daphnoides
 le Mélinet auriculé Cerinthus minor subsp. auriculata, cinq lobes pointus connivents, plante glabre - Hte Maurienne, Bozel- pas en Hte-Savoie. La subsp. minor est une plante messicole annuelle dans la vallée du Pô ;
 le Vélar en baguette Erysimum virgatum, plante raide, localisée en Maurienne de St Julien-Montdenis à Bessans et Valloire ;
 la Fétuque satinée Festuca laevigata subsp. laevigata, plante glauque ici mais elle ne l’est pas forcément, arête, long épillet de 9mm au moins ;
 la Koelérie à crêtes (Koeleria pyramidata = cristata), feuilles planes, bordées de cils, inflorescence interrompue à la base ;

la Bardanette
Un petit myosotis aux fruits épineux
photo Ph. Pellicier

-la Bardanette (Lappula squarrosa), Borraginacée, plante raide, feuilles petites, ressemble un peu à un petit Myosotis, mais les fruits sont 4 akènes épineux sur les bords et les faces, pédicelles fructifères dressés ;
 la Minuartie changeante (Minuartia rostrata = mutabilis), endroits secs et chauds sur calcaire.

Après Vincendière on emprunte le chemin au dessus de la route qui passe à l’oratoire de Saint-Antoine du Bec. Nous herborisons dans la pelouse, en lisière et sur des rochers.
 l’Armoise alpine (Artemisia campestris subsp. alpina), gros capitules. (En Savoie il y a aussi la subsp. borealis, Grande Sassière à Tignes, Prariond à Val d’Isère…) ;
 l’Épiaire du Monte Prada ou Bétoine hirsute (Betonica hirsuta =Stachys pradica = S. monieri= S. densiflora) ;
 la Campanule en épi (Campanula spicata), épi de fleurs allongé - en Haute-Savoie une indication ancienne…
 l’Œillet à graines (Dianthus carthusianorum subsp. atrorubens), un Œillet des Chartreux à pétales plus courts, plus foncés, à fleurs plus nombreuses, présent seulement dans les Alpes Internes où il est rare ;
 le Vélar suisse (Erysimum rhaeticum = helveticum), Alpes internes du nord 400-2200 m ;
 la Minuartie de Villars (Minuartia villarii), sur les rochers à l’oratoire, plante rare connue seulement de quelques endroits en Savoie ;
 la Pédiculaire chevelue (Pedicularis comosa), fané, fl jaune pâle avec des bractées dans l’inflorescence ;
 la Pédiculaire arquée (Pedicularis gyroflexa), fleurs roses, bec médiocre, cal laineux à lobes foliacés ;

la Raiponce ovale
Sa couleur est violet foncé, très différente de la Raiponce en épi
photo Ph. Pellicier

-la Raiponce ovale (Phyteuma ovatum = halleri), corolle violet noirâtre, corolles arquées avant la floraison ;
 la Potentille à grandes fleurs (Potentilla grandiflora), grande plante, fleurs jaunes, feuilles à trois folioles ;
 la Potentille du Thuringe (Potentilla thuringiaca), grande plante, feuilles des rosettes à 7-9 segments, pétales jaunes 5-10 mm ;
 La Potentille des rochers (Drymocallis rupestris), grande plante, fleurs blanches ;
 le Saule appendiculé (Salix appendiculata), grandes feuilles, oreillettes.

Nous pique-niquons près du hameau d’Avérole. Puis nous continuons en direction du refuge. Nous notons :
 la Centaurée uniflore (Centaurea uniflora), feuilles blanches cotonneuses-
 l’Œillet oeil de paon (Dianthus pavonius = neglectus), dessous des pétales jaunâtre. Pas en Hte-Savoie.
 la Vergerette des Alpes (Erigeron alpinus), présence de fleurs filiformes entre les ligules et les fleurs jaunes du disque, tige souvent ramifiée ;
 le Gaillet boréal (Galium boreale), f assez larges verticillées par 4, 3 nervures, très rare en Tarentaise, plus fréquent dans les Bauges ;
 l’Avoine de Parlatore (Helictotrichon parlatorei), une Avoine en touffes, ligules glabres assez longues, celle de la f sup de plus de 2 mm. Pas en Haute-Savoie- Filippo Parlatore (1816-1877), professeur de botanique à Florence, directeur du jardin des simples, Flora Italiana en 20 volumes, voyages en France, Suisse, Grande-Bretagne, Laponie…
 La Phléole fausse phléole, (Phleum phleoides=boehmeri), plier l’épi pour voir l’interruption dans l’inflorescence, feuilles glauques, ligne blanche en bordure ;
 la Violette des rochers (Viola rupestris), fruit tomenteux, tige feuillée à stipules lancéolés frangés, feuilles en cœur.

Dans la dernière montée sous le refuge, dans un chemin dans la rocailles avec de la végétation en discontinu :
 l’Argostis des Alpes (Agrostis alpina), rameaux de l’inflorescence scabres (lisses chez A. rupestris)
 l’Androsace de Vital (Androsace vitaliana = Vitaliana primuliflora= Gregoria vitaliana= Douglasia vitaliana) fleurs jaunes au printemps- Vitaliano Donati (1717-1763), naturaliste et voyageur italien ;
 l’Anthyllis de Guyot (Anthyllis vulneraria ssp guyotii (Chodat) M. Grenon) décrite récemment en 2007 bulletin Murithienne, Michel Grenon a organisé la session Simplon SBF 2011- fleurs roses- Flora Gallica p 710- Alpes internes 1200-2600 m ;
 la Drave de Fladniz (Draba fladnizensis), pédicelles glabres, tige nue ou 1-2 feuilles, feuilles ciliées au bord, grappe fructifère courte presque ombelliforme, silicules glabres, Fladnitz, ville en Styrie (Autriche) ;
 la Fétuque jaunâtre (Festuca flavescens), souvent sous mélèzes, ici à l’ombre d’un rocher, glumelles scarieuses ;
 l’Hélianthème alpestre (Helianthemum italicum var. apestre), fleurs petites, feuilles sans stipules, sans poils étoilés ;
 le Lotier des Alpes (Lotus corniculatus subsp. alpinus), fleurs peu nombreuses, carène rougeâtre ;
 la Minuartie printanière (Minuartia verna), tige glanduleuse dans le haut, feuilles linéaires, les supérieures à bord scarieux, sépales aigus, trinervés, à bord scarieux ;
 l’Oxytropis de Suisse (Oxytropis helvetica = O. gaudinii), plante velue-soyeuse acaule, étalée sur le sol, fleurs violet terne, carène apiculée, pétiole rougeâtre, stipules libres ou presque, gousses velues ;
 la Pédicualire du Mont-Cenis (Pedicularis cenisia), fleurs roses à long bec, tige courbe, calice laineux-blanchâtre à 5 lobes, 4 grands et un 5e pt, linéaire subulé-
 la Pédiculaire verticillée (Pedicularis verticillata), fleurs roses, pas de bec, feuilles verticillées
 la Raiponce à feuilles de globulaire (Phyteuma globulariifolium), petite plante à feuilles subspatulées obtuses (Ph. hemisphaericum a des feuilles linéaires), inflorescence à peu de fleurs, 4-7 (12). Pelouses et rocailles sur sílice, 2200-3000 m ;
 la Primevère à feuilles larges (Primula latifolia = graveolens), fl violettes au printemps, f gr à glandes incolores- Pas en Hte-Savoie.

Après avoir déposé nos affaires au refuge, nous allons faire un petit tour au dessus du refuge pour découvrir encore quelques espèce non encore rencontrées :
 l’Astragale australe Astragalus australis, ressemble à A. alpinus, mais folioles pointues, moins nombreuses (4-7 paires), fleurs à ailes échancrées plus longues que la carène, corolle blanchâtre, un peu de violet sur l’étendard et la carène, calice à poils noirs et roux, gousse renflée en vessie ;
 La Drave trompeuse Draba dubia, fruits glabres, feuilles tomenteuses à poils étoilés ;
 L’Azalée naine (Kalmia procumbens = Loiseleuria), l’Azalée couchée des landines alpines- J-A Loiseleur-Deslongchamps (1774- 1849), médecin et botaniste, auteur d’une Flora Gallica en 1828- Kalmia latifolia, “Laurier” d’Amérique, plante du Canada, utilisée en homéopathie.
 La Pédiculaire d’Allioni (Pedicularis rosea subsp. allionii) fleurs roses, sans bec, calice velu à 5 lobes entiers - La subsp. rosea est endémique des Alpes orientales. Carlo Allioni (1728-1804) : médecin et botaniste piémontais, professeur à Turin, directeur du Jardin Botanique, auteur de Flora pedemontana en 3 volumes….

Pelouses à stipe penné au dessus d'Avérole ©photo Ph. Pellicier Le gaillet vrai ©photo Ph. Pellicier L'hybride Saule pourpre x faux daphné  ©photo Ph. Pellicier L'hybride Saule noircissant x faux daphné ©photo Ph. Pellicier la Bardanette ©photo Ph. Pellicier Le Cynoglosse officinale ©photo Ph. Pellicier Le Cynoglosse officinale ©photo Ph. Pellicier le Saule faux daphné ©photo Ph. Pellicier La rare Minuartie de Villars ©photo Ph. Pellicier La rare Minuartie de Villars ©photo Ph. Pellicier l'Aspérule aristée ©photo Ph. Pellicier l'Ail du Portugal ©photo Ph. Pellicier l'Oeillet à graines ©photo Ph. Pellicier e Vélar suisse ©photo Ph. Pellicier la Raiponce ovale ©photo Ph. Pellicier le Vélar en baguettes ©photo Ph. Pellicier la Centaurée uniflore ©photo Ph. Pellicier Le Laser de Haller ©photo Ph. Pellicier la Berce des montagnes ©photo Ph. Pellicier L'Érigeron des Alpes ©photo Ph. Pellicier l'Oeillet oeil de paon ©photo Ph. Pellicier l'Alyson des montagnes ©photo Ph. Pellicier l'Astragale toujours vert ©photo Ph. Pellicier Minuartie printanière ©photo Ph. Pellicier