Le but premier de notre sortie est de trouver la Laîche à bec court (Carex brevicollis) que nous avions déjà voulu trouver sans succès l’année précédente en 2018. Mais l’objectif de cette journée est d’observer des plantes printanières de l’avant pays de Savoie, du côté Est du Mont du Chat. La journée est belle et agréable sans trop de vent alors que les jours précédents ont été très ventés.
Nous commençons notre herborisation à Chevru, hameau de Yenne. Nous nous arrêtons sur l’orpin pourpier (Sedum cepaea) inconnu en Tarentaise. Il n’est pas fleuri, comme beaucoup de plantes observées ce jour, vue la date précoce. Nous notons des plantes courantes sur les vieux murs de pierres et le long de la route ; Au bord d’un jardin sous couvert un tapis d’Anémones fausses renoncules (Anemone ranunculoides) montre encore quelques fleurs terminant leur floraison.
Nous empruntons un des sentiers qui gravit la croupe de la colline jusqu’au sentier de grande randonnée. Nous traversons de zones de haies et des pelouses ; puis des sous-bois. Nous admirons les fleurs discrètes, mais non moins élégante du Phragon petit-houx (Ruscus aculeatus). Ses fleurs et ses fruits semblent se former u milieu d’une feuille ovale terminée par une pointe. en fait ce n’est pas une feuille, c’est une tige aplatie en forme de feuille qu’on appelle une cladode. La Pulmonaire du Dauphiné (Pulmonaria longifolia subsp. delphinensis) est en fleur et ne présente et ses feuilles dites d’été, qui permettent de bien la déterminer par leurs proportions et l’examen détaillé des poils, ne sont pas encore présentes. Cette espèce pousse dans la vallée du Rhône et ses contreforts. Ici nous sommes au bord du Rhône, mais en limite nord-est de l’aire de répartition de cette plante.
Dans le sous-bois après l’avoir un peu cherché, nous trouvons la plante que nous sommes venus cherchés, la Laîche à bec court (Carex brevicollis). Malheureusement elle n’est pas fleurie, nous avons pu voir quelques inflorescences naissante sur un seul pied. Tout le sous bois est colonisé par une autre laîche peur courante -sauf ici- la Laîche poilue (Carex pilosa) qui commence à peine à fleurir.
Nous atteignons la croix de Chevru, grande croix en pierre (700 kg) qui date de 1650, selon l’inscription qu’on peut y lire. Il y avait là un pèlerinage jusqu’à cette croix qui était, d’après le cadastre sarde et jusqu’au début du XXème siècle, au milieu des alpages... alors que nous sommes en plein bois !

Nous nous rendons à Notre Dame de la montagne pour le pique-nique. De là nous surplombons Yenne et le Rhône. Nous observons quelques plantes sur le mur de la colonne de la statue de la Vierge, notamment l’Érine des Alpes (Erinus alpinus) et le Géranium pourpre (Geranium purpureum).
L’après midi nous herborisons sur les coteaux au dessus du Rhône sur la commune de Lucey. Des pelouse sèches et des abords de vignes. La végétation est peu avancée mais nous pouvons observer des Genêts poilus (Genista pilosa) en fleurs alors que les Genêts des teinturiers ne sont qu’en feuille, de nombreux Ophrys araignée (Ophrys aranifera) et des Orchis bouffon (Anacamptis morio). Sur les zones rocailleuses nous observons l’Argyrolobe de Linnée (Argyrolobium zanonii), plante méditerranéenne qui atteint ici ses localités les plus septentrionales en France .
Nous dressons une liste de tout ce que nous avons observé sur les pelouses et dans les vignes.
Au retour nous admirons le labour de la vigne avec un cheval, spectacle d’un autre temps...

Merci à Odette Lussiana à qui nous devons la plupart des photos.
Merci Marie-Hélène Jugand pour le secrétariat.
La liste est disponible dans l’espace réservé aux adhérents.