La chaleur excessive nous a poussés en altitude dans la forêt de Combelouvière à Doucy. C’est notre dernier lundi pour cette saison 2015 et nous sommes quatre pour cette herborisation d’abord dans la pessière puis sur la lisière en bordure.
Nous sommes ici sur un terrain acide, sur la crête entre la vallée du Morel qui prend se source au pied du Cheval Noir dans le cirque de Valmorel, et la vallée de l’Eau Rousse qui descend de la chaîne de la Lauzière. Parmi les épicéas (Picea abies) nous notons des érables sycomores (Acer pseudoplatanus), des sorbiers des oiseleurs (Sorbus aucuparia), des sapins (Abies alba) et en lisière un saule à grandes feuilles (Salix grandifolia) caractéristiques avec ses grandes feuilles et des oreillettes à la base des feuilles.
Nous sommes confrontés à une série de très grandes graminées toutes caractéristiques de ce genre de milieu :
- le brome de Beneken (Bromopsis benekeni) avec la panicule ample et penchée d’un seul côté ;
- la fétuque des bois (Drymochloa sylvatica) avec une inflorescence qui évoque davantage un calamagrostis qu’une fétuque par sa silouhaite et ses épillets mutiques, elle forme de grosses touffes et à la base de la tige on a pu observer ses feuilles basales en écailles brunâtres ;
- la fétuque géante (Schedonorus giganteus) est beaucoup moins avancée que les autres car ses panicules dépassent à peine des gaines ; ses épillets montrent une longue arête, ses feuilles sont largement auriculées et la plante est entièrement glabre ;
- la millet diffus (Milium effusum) se reconnaît de loin avec les rameaux de ses panicules orientés vers le bas ; la plante est glabre et ses épillets sont ovoïdes et mutiques.
Avec les graminées nous observons deux grandes luzules, cependant pas aussi hautes que les graminées, immédiatement repérables avec les longs poils à la marge des feuilles : - la luzule de Sieber (Luzula Sieberi) aux fleurs brunes
- la luzule blanc de neige (Luzula nivea) aux fleurs blanches
Nos observons beaucoup d’autres plantes (voir la liste complète pour les membres) dont nous pouvons citer celles qui nous ont arrêtées :
- Le calamant à grande fleurs (Clinopodium grandiflorum) avec ses fleurs roses et sa silhouette élégante, ses feuilles sont fortement odorante ;
- Le mélampyre des bois (Melampyrum nemorosum) qui quand il est jeune ne présente pas ses bractées violettes et qui peut être confondu ;
Nous nous arrêtons sur trois fougères qui cohabitent :
- la fougère mâle (Polystichum filix-mas) aux frondes bipennatiséquées à pinnules entières, aux sores gris placés au centre des pinnules à la face inférieure ;
- la fougère de montagne (Oreopteris limbosperma) qui lui ressemble beaucoup mais dont les sores se forment au bord des pinnules ;
- la fougère femelle (Athyrium filix-femina) dont les pinnules sont penatipartites, ce qui donne à la fougère un aspect plus finement découpé que les deux autres. Par ailleurs ses sores sont en forme de rein ou de grain de haricot.
Sur la partie de lisière :
- Le trèfle hybride (Trifolium hybridum) qui est utilisé pour ensemencer les pistes de ski ce qui est le cas, avec ses inflorescences blanc rosé perchées sur des tiges élevées au regard du trèfle rampant entièrement blanc et à tige rampante avec qui il voisine ;
- L’armoise des frères Verlot (Artemisia verlotiorum)
- L’adénostyle à feuilles d’alliaires (Adenostyle alliariae) dont on s’est interrogé si c’était un petasite. Ses feuilles uniformément blanche cotoneuses en dessous et sa double denture nos donne la réponse...