La première sortie botanique de la saison nous a conduit en combe de Savoie, une sortie que nous avions voulu faire l’année dernière en 2015 et que la pluie nous avait empêché de faire. Nous étions dix, nous rendant d’abord à Sainte-Hélène-sur-Isère à la recherche d’une station d’une plante rare : la Laîche à épis grêles (Carex strigosa). C’est une de nos membres Jacky qui a découvert cette station près de chez lui il y a quelques années et qui nous y conduit.
La plante est abondante à cet endroit et occupe une zone marécageuse près d’une piste forestière en partie inondée et qui fait penser à un bourbier. Le carex est dense sur toute la surface qu’il occupe. Il forme des touffes reliées par une souche rampante souterraine, ses tiges longues de 20 à 60 cm sont ascendantes et penchées à l’extrémité. Un épi mâle jaunâtre au sommet et plusieurs épis femelles vert, linéaires, pédicellés et dressés, à utricules laissant l’axe apparent. Les feuilles sont larges, carénées un vert clair. Entre les touffes laîches on observe quelques autres plantes parmi lesquelles la Véronique de montagne (Veronica montana), une véronique qui nous fait penser à la Véronique petit-chêne, mais dont les fleurs sont mauves, les tiges poilues tout autour et les feuille de formes à dents différentes.
Cette véronique ne remonte pas en Tarentaise. C’est pour nous une plante intéressante, mais qui est assez commune ailleurs.
À cet endroit nous observons et en profitions pour réviser les véroniques :
– la Véronique de montagne dont nous venons de parler ;
– la Véronique petit-chêne (V. chamaedrys) abondante aussi mais en bordure de la zone mouillée ;
– la Véronique de Perse (V. persica) à longue tige garnie d’une grande fleur bleue à l’aisselle de chaque feuille ;
– la Véronique à feuille de serpolet (V. serpyllifolia) dans les parties bourbeuses, aux fleurs blanches veinées de violet ;
– la Véronique des champs (V. arvensis) dans la prairie proche en dehors de la zone mouillée, aux petits fleurs bleues, à peine visibles.
Dans la prairie nous observons aussi la Cardamine des champs (Cardamine pratensis), autre plante rare en Tarentaise qui est une banalité ailleurs.
Dans le sous bois nous observons entre autres :
– le Corydale à tubercule creux (Corydalis cava) en graines. Les graines sont noires luisantes munie d’un appendice blanc proéminent appelé elaïosome : il est riche en sucres et en protéines et attire les fourmis qui vont la transporter jusqu’à la fourmilière pour être consommé, tandis que la graine en elle-même va être rejetée dans les déchets de la fourmilière, lieu en général riche en détritus végétaux, endroit rêvé pour une graine qui trouvera des conditions idéales pour germer. Ainsi les fourmis participent à la dissémination du corydale, mais aussi de nombreuses autres plantes rudérales que l’on qualifie de myrmécochores (du grec myrmécos « fourmis » et chor « porter », « disséminer »).
– L’Adoxa moschatelline (Adoxa moschatellina), en mélange avec le corydale et dont les feuilles se ressemblent à les confondre, sont parasitées par un champignon du groupe des rouilles (urédinales) qui formes des pustules pulvérulentes brun foncé : Puccinia adoxae.
– L’Anémone sylvie (Anemone nemorosa) dont nos ne verrons pas les fleurs blanches mais les fruits, se distingue de sa voisine l’Anémone fausse renoncule par ses feuilles verticillées à pédoncule long.
À proximité d’une haie nous avons observée la Psathyrelle grisâtre (Psathyrella spdadiceogrisea) déterminée Psathyrella sur place mais dont l’espèce a été trouvée à l’aide d’une étude microscopique : spores 7,5-8 X 4,4,5 µm, présence de pleurocystides (sur la face des lames) et l’arête des lames est constituée par des cellules sphériques et pédonculée.
Sur des feuilles de noisetiers Claudie nous fait observer un chenille arpenteuse qui se déplace en rapprochant ses pattes arrières de ses pattes avant en arc-boutant son corps de faon caractéristique : L’Hibernie défoliante (Erannis defoliaria). Contrairement à la plupart des papillons sa chenille est polyphage et peut faire de gros dégâts sur les arbres en cas de pullulation.
La deuxième station que nus avions prévu de faire est à Fréterive sous une falaise pour trouver des plantes méditerranéennes, mais nous avons perdu le chemin qui nous avait été indiqué et n’avons pas atteint notre but. Dans la buxaie, nous avons pu observer une belle couleuvre d’Esclape.
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