Sortie du lundi 15 avril 2013 : Grand-Coeur, chemin des vignes
Article mis en ligne le 15 avril 2013
dernière modification le 2 avril 2014

par Philippe Pellicier

Avec le printemps, retour aux sortie sur le terrain... Et tous les lundis nous partons en herborisation aux alentours de Moûtiers. Pour cette première sortie de la saison nous sommes allés à Grand-Coeur où nous avons herborisé dans le chemin des vignes (une dizaine de participants).

Comme toujours il faut se remettre en têtes des noms que le long hiver a enfoui au fond de notre mémoire ! Mais ça revient vite. Nous avons exploré le talus du chemin où nous avons pus noter des banalités comme les stachys pourpre (Stachys purpurea) et tacheté (S. maculata) poussant côte à côte, la crépide à feuille de pissenlit qui commence à peine à fleurir (Crepis vesicaria subsp. taraxacifolia). Puis les véronique de Perse (Veronica persica) et à feuille de lierre (V. hederefolia) et le brome stérile (Bromus sterilis) qui envahit le talus.

Nous laissons ce talus pour avancer un peu sur le chemin en direction des vignes dont il ne reste plus grand chose. nous longeons un mur de pierre assez haut dont le sommet recouvert de terre et en partie embroussaillé, est presque à portée de vue. Là nous notons sur une longueur d’une centaine de mètres un cortèges de plantes à affinité méditeranéennes. Nous notons l’oseille patience (Rumex patienta), grande plante encore jeune, et présentant de grandes feuilles. Puis sur le mur en plusieurs endroits le Marrube blanc (Marrubium vulgare), lamiacée méditerranéenne aux feuilles en cœur gaufrées facilement reconnaissables.

Nous somme ensuite confronté à la présence de renoncules qui présente des caractères intermédiaires entre la Renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus) et la Renoncule tubéreuse (R. tuberosus). En effet elles présentent un racine tubéreuse typique de la renoncule bulbeuse mais les sépales sont appliqués contre les pétales et le bec des carpelles sont enroulés... À étudier de plus près pour confirmer une hybridation entre les deux espèces.

Quelques crucifères : l’Arabette des dames (Arabidopsis thaliana), la Cardamine hirsute (Cardamine hirsuta) dont nous nous amusons à effleurer les siliques mures (les fruits !) afin de leur faire projeter leurs graines sous l’effet de la rétraction des deux valves, mieux qu’une catapulte ! l’Érophile ou Drave printanière (Erophila verna) et l’Arabette auriculée (Arabis auriculata). Beaucoup moins fréquente que toutes les précédentes, cette dernière se caractérise par des siliques étalées, c’est à dire non appliquées contre l’axe, et par les pédoncules fructifère aussi larges que le fruit qui paraît en parfaite continuité avec celui-ci.

Nous observons également non loin l’un de l’autre deux céraistes : le Céraiste aggloméré (Cersatium glomeratum) et le Céraiste à pétales courts (C. brachypetalum). Pour déterminer ce dernier nous devons observer les bractées de l’inflorescence qui ne sont pas scarieuses (la bractée est entièrement verte) et avec de longues barbes au bord ainsi que la longueur remarquable du pédoncule fructifère. Nous notons aussi la présence de glandes particulièrement dans l’inflorcence.

Sur la paroi du mur dans des anfractuosités nous observons la Véronique des champs (Veronica arvensis) et de nouveau la Véronique à feuilles de lierre, le Géranium colombin (Geranium columbinum) et le Géranium à feuilles rondes (G. rontundifolium).

Parmi les plantes les plus remarquables nous observons et discutons beaucoup autour de la Violette suave (V. suavis). Il s’agit d’une violette sans tige feuillée, tout part de la base, faiblement pubescente, presque sans stolon ou à stolons souterrains très courts, à fleurs très odorantes dont la gorge est blanche, le fruit est glabre et les stipules ont des franges dépassant 1 mm de longueur. Compte tenu de l’hybridation fréquente des violette la détermination certaine est parfois difficile. D’autant plus que la Violette suave est une espèce méditerranéenne peu fréquente chez nous. Ici nous avons pu bien l’observer et l’identifier.

Non loin d’elle sur le haut du mur et aussi à sa base nous observons une Apiacée rare en Savoie : le peigne de Vénus (Scandix pecten-veneris). Son nom lui vient de ses fruits allongés réunis en ombelle évoquant un peigne. Il s’agit également d’une plante méditerranéenne que nous avions déjà observée quelques années auparavant à cet endroit. Elle s’y est maintenue et s’y est même étendue. Nous avons pu observer une douzaine de pieds à peine fleuris pour la plupart. L’un d’entre eux montrait déjà de jeunes fruits. Cette plante est connue pour le département en Maurienne en quelques points et dans la région d’Aix les Bains.

Cette sortie a été très fructueuse en belles observations.