Par un très beau soleil nous partons du pont Saint-Charles après Val d’Isère sur la route du col de l’Iseran, non sans être allé observer la Cortuse de Matthiole (Cortusa matthioli), plante de la famille des primulacées, présente en France seulement en Haute Tarentaise. Elle était en toute fin de floraison : quelques fleurs et les fruits. Pour la voir en pleine floraison il aurait fallu venir deux semaines plus tôt.
Nous empruntons le chemin qui va au refuge de Prariond et nous devrons traverser les gorges de Malpasset. Le nom lui même évoque la difficulté de du franchissement de ces gorges creusées par l’Isère. Difficulté relative compte tenu de l’élargissement du chemin et des aménagements nécessaires pour progresser en toute sécurité. Néanmoins il faut être prufent car des accidents ont eu lieu ici, en particulier s’il y a des zones avec du verglas.
La montée du sentier avant les gorges offre une rocaille très intéressante et très riche, bien fleurie. Parmi le longue liste on peut citer :
– la Centaurée uniflore (Centaurea uniflora), proche de la Centaurée à feuilles nervées plus commune en Tarentaise, elle se distingue par ses feuilles blanchâtres ;
– la Coronille vaginée (Coronilla vaginata), avec ses grands stipules scarieux qui lui valent son nom, mais qui sont vitre caducs ;
– l’Épilobe des moraines (Epilobium dodonaei subs. fleischeri) avec ses fleurs roses très décoratives ;
– l’Hélianthème à grande fleurs (Helanthemum nummularium var. grandiflorum) avec ses grandes fleurs au pétales jaunes froissés et ses tiges munies de stipules ;
– l’Hélianthème alpestre (Helianthemum italicum var. alpestre) aux fleurs plus petites et aux tiges sans stipules, plus rare que le précédent en Tarentaise ;
– la Kernéra des rochers (Kernera saxatilis), une crucifère aux petites fleures blanches et aux silicules (fruits) sphériques, caractéristique des rochers calcaires ;
– le Pigamont fétide (Thalictrum foetidum), aux fleurs jaunes et aux feuilles glanduleuses.
Dans les gorges de Malpasset, nous évoluons dans des rochers calcaires avec des petites zones végétalisées par ci par là et on peut citer :
– La violette pennée (Viola pinnata), violette aux feuilles étranges pour une violette... elles sont découpées ! La plante est présente seulement dans quelques départements alpins en France et elle est protégée ;
– l’Oxytropis fétide (Oxytropis fetida), est aussi une plante rare protégée en Rhône-Alpes. Il faut bien la distinguer de son banal voisin l’Oxytropis champêtre, par des fleurs blanches sans nuance crème, par ses feuilles à folioles plus nombreuses et glanduleuses qui lui donnent une odeur forte ;
– l’Aspérule aristée (Asperula aristata), elle évoque l’aspérule herbe-à-l’esquinancie commune dans les fond de vallée en Tarentaise, mais sa corolle forme un tube bien plus long relativement aux lobes, c’est facilement observable ;
– la Laîche des rochers (Carex rupestris), petite laîche à un seul épi au sommet de la tige, avec des feuilles larges non filiformes, sur les rochers ;
– la Pédiculaire à bec tronqué (Pedicularis gyroflexa), aux fleurs roses et à corolle sans bec ;
– le Liondent des éboulis (Leontodon hispidus subsp. hyoseroides), se plaît dans les terrains instables, avec ses capitules jaunes et ses feuilles à pilosité rêche, bien qu’il puisse être glabre (Flora Gallica) ;
– la Saxifrage bleuâtre (Saxifraga caesia) orne les rochers de ses rosettes de feuilles glauques et des ses fleurs blanches.
Dans le vallon de Prariond, après les gorges, nous observons à loisir les marmottes qui nous guettent. Nous atteignons le refuge où nous pique-niquons. Après quoi nous continuons en direction des sources de l’Isère. Le long du sentier nous dressons une longue liste de plantes dont nous pouvons citer quelques unes :
– le Callianthemum à feuilles de coriandre (Callianthemum coriandrifolium), encore en fleurs, il évoque une renoncule à fleurs blanches avec des feuilles à découpe très particulière ;
– le Crépis des Alpes rhétiques (Crepis rhaetica), plante présente seulement en Savoie, protégée ;
– le Vélar Suisse (Erysimum rhaeticum), de la famille des crucifères, forme de grosses touffes de fleurs jaunes ;
– la Potentille de Braun (Potentilla brauneana) au petites fleurs jaunes et aux feuilles trifoliées, fréquente les creux où la neige a stagné.
Une belle journée, très riche en découvertes pour quelques uns d’entre nous qui n’avaient jamais vu les raretés que nous avons pu observées.
La liste complète est disponible dans l’espace adhérent.