Intersociété botanique 2014 à Ugine : col de l’Arpettaz et Praz Véchin
Article mis en ligne le 26 juin 2014
dernière modification le 27 juin 2014

par Philippe Pellicier

Par un beau soleil nous nous sommes retrouvés une cinquantaine venant des associations de Savoie ou proches : Faverges, Ugine, Moûtiers, Albertville, Modane, Montmélian et Chambéry ; Accueillis autour d’un bon petit-déjeuner convivial par Ugine dans son local, nous sommes partis en covoiturage vers le col de l’Arpettaz jusqu’au parking de Retorney d’où nous avons gravi le bélvèdre du Praz Véchin qui culmine à 1743 m. Le soleil jouait à cache-cache avec les nuages, ce qui ne nous a pas permis de pleinement jouir de la vue sur le massif du Mont Blanc. Néanmoins nous avons pu observer les Bauges - Dent de Cons, Sambuy, Arcalod et Trélod - puis en regardant vers le sud, la combe de Savoie, le Beaufortain - avec la silouhaite bien reconnaissable de la Pierra Menta -, le massif du Mont Blanc dans les nuages et en finissant le tour complet de l’horizon, la chaîne des Aravis avec le Mont Charvin qui nous surplombait.
Du parking jusqu’au bélvèdère nous avons gravi les 225 m de dénivelé. Dans la montée peu après le départ nous nous arrêtons dans un petite zone marécageuse puis reprenons le sentier qui serpente entre les arbres et les bosquets, parmi des zones de landes à myrtille, jusqu’au sommet où nous notons des plantes de zone subalpine sous le sommet dans les rocailles et la pelouse. L’après midi nous avons fait une petite boucle en descendant vers le Baru puis en remontant pas la route.

Pelouse près de la routeNous commençons notre herborisation dans la pelouse un peu humide au bord de la route : quelques orchidées rapportées à l’orchis fistuleux (Dactylorhiza fistulosa) et l’Orchis de Fuchs (D. fuchsii).

Zone humide de pente

L’orchis de Lapponie
Petite orchidée des marais, elle est rare
Photo Ph. Pellicier

Les premiers lacets du chemin traversent la pelouse, puis nous accedons à une zone humide de pente où nous notons quelques laîches : la laîche noire (Carex nigra), la laîche de Daval (C. davalliana), la laîche millet (C. panicea), la laîche élégante (C. lepidocarpa), la laîche glauque (C. flacca), la laîche paniculée (C. paniculata), le scirpe pauciflore (E. quinqueflora). D’autres plantes des marais comme le populage (Caltha palustris), la tofieldie caliculé (Tofieldia calyculata), le cirse des marais (Cirsium palustre), la tormentille (Potentilla erecta). Dans cette zone nous notons l’orchis de Lapponie (Dactylorhiza lapponica). C’est une plante qui ne dépasse pas 20 cm, avec peu de fleurs rose violacé, un éperon plus court que l’ovaire. Cette rare orchidée n’est connue que de quelques départements alpins.

Lisières et landes

La phalène picotée
Un accouplement dans la lande, le mâle en bas se reconnaît à ses antennes pectinées (qui ressemblent à un peigne)
Photo Ph. Pellicier

Nous serpentons entre les épicéas, les érables sycomores, les sorbiers blancs, sorbiers de Mougeot et sorbier des oiseleurs où nous relevons un longue liste de plantes des lisières et landes, tout en nous arrêtant sur des insectes parmi lesquels quelques papillons comme le collier argenté (Boloria euphrosine) ou la phalène picotée (Ematruga atomaria). Nous avons aussi pu observer de près une libellule le cordulegaster bidenté (Cordulgaster bidentata) : on la reconnaît par les motifs jaunes sur son corps la barre noire sur la tête au dessus des yeux. C’est une espèce qui a besoin d’eau très pure et qui subit une forte régréssion.

Pelouse rocailleuse sous le sommet du Praz Véchin
Juste sous le sommet en orientation nord nous avons pu noter les plantes les plus frappantes : sur des rocher calcaires la primevère oreille d’ours (Primula auricula), défleurie à cette date, mais facilement reconnaissable avec ses larges feuilles épaisses et sa hampe florale courte, le saxifrage paniculé (Saxifraga paniculata), la globulaire à feuilles en coeur (Globularia cordifolia) et près du rocher dans la pelouse la gentiane de l’Ecluse (Gentiana clusii) fanée, la potentille de Crantz (Potentilla crantzii), l’alchémille à feuilles soudées (Alchemilla conjuncta).
Sur le belvédère notre tour du panorama est troublé par deux papillons macaons mâles se poursuivant pour défendre leur territoire.

Talus de le route sous Retorney
Sur le talus nous observons beaucoup de genêt sagitté (Genista sagittalis) en fleurs avec à plusieurs endroits l’orobanche gracile (Orobanche gracilis), plante qui parasite les fabacées. Elle se reconnaît entre autres pas sa corolle rouge sang à l’intérieur. A un endroit nous avons buté sur une orobanche jaune, qui s’est révélé être la variété citrine de la même orobanche (O. gracilis var. citrina). Parmi les plantes observées, un l’églantier tomenteux (Rosa tomentosa) : il se caractérise par des feuilles velues sur les faces et glanduleuse en dessous, avec des glandes sur les pédicelles floraux et sur les ovaires, des pétales roses, des sépales étalés, des aiguillons fins et peu arqués et des rameaux flexueux.
Sur ce talus, nous avons observé un certains nombre de papillons : le petit argus, le tristan, le némusien, le cuivré écarlate -mâles et femelles en nombre- le cuivré fuligineux.

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