Lundi 23 juin : Fontaine-le-Puits
Article mis en ligne le 2 juillet 2014

par Philippe Pellicier

La pluie menace lorsque nous commençons à herboriser près du village de Fontaine sur la piste qui descend en contrebas. Nous sommes huit conscients que la sortie peut être interrompue à tout moment du fait de l’orage qui tourne au dessus de nous. Nous n’aurons pas trop de temps à cause de la pluie.
Nous notons quelques plantes le talus exposé près d’un mur : le géranium à feuilles rondes (Geranium rotundifolium), l’épiaire droite (Stachys recta), la laîche en épi (Carex spicata). Dans la fente d’un mur nous observons une ombellifère qui présente des feuilles sur la tige aux segments linéaires, très différentes des feuilles de la base à lobes arrondies et dentés : il s’agit du ptychotis à feuilles variées (Ptychotis heterophylla) qui fréquente les rochers et rocailles exposées. Ici elle va bientôt fleurir.
Sur le talus nous trouvons des orchidées en fruit mais qui présentent des restes de pétales secs qui nous permettent de les déterminer : l’orchis bouffon (Orchis morio) et l’orchis homme pendu (Orchis aceras).
Sur des tiges sèches nous trouvons un étrange amas de brindille. Il s’agit d’un fourreau fabriqué par la larve d’un papillon appartenant au groupe des psychés comportant 1100 espèces connues à ce jour. Ce fourreau construit de brindilles et tissé avec de la soie est une protection et un camouflage pour la larve pendant toute sa croissance et les cinq mues qui seront nécessaires pour atteindre la nymphose.

Fourreau de psyché
La chenille a ici la tête en bas et se fixe au support par les quatre paries de fausses pattes.
Photo Ph. Pellicier

Le fourreau comporte deux ouvertures. Celle de l’avant permet à la larve de se nourrir et de fixer solidement le fourreau à son support et celle de l’arrière par ou sont évacuer les déchets et par où l’adulte quittera ce qui lui aura servi de maison pendant toute sa vie.